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Un petit espace dédié aux passionnés de jardin et de fleurs

14 Aug

Le compostage

Publié par Nicolas Pattou

Compost jeune, faiblement décomposé, parfait pour épandage de surface.

Compost jeune, faiblement décomposé, parfait pour épandage de surface.

Petit article sur le compostage, un indispensable !

Le compostage est un processus biologique aérobie de conversion et de valorisation des matières organiques (sous-produits de la biomasse, déchets organiques d'origine biologique) en un produit stabilisé, semblable à un terreau, riche en composés humiques, le compost.

Un compost est plus riche qu'un terreau, car moins dégradé (on parle de composte "trop mûr" pour certains terreaux). De plus, le terreau est souvent l'association d'un compost (trop mûr), et d'autres composés comme de la tourbe.

Cette dernière est exploitée dans des tourbières, c'est à dire un lieu où la croissance des végétaux est légèrement supérieure à leur décomposition, créant ainsi une couche excédentaire que l'Homme exploite. L'exploitation des tourbières n'est pas sans conséquence sur l'environnement, donc quitte à mettre 2 tonnes de terreau sur votre jardin, penser compost ! En plus c'est gratuit !

une magnifique illustration ... que je n'ai pu m'empêcher de prendre sur le net ^^

une magnifique illustration ... que je n'ai pu m'empêcher de prendre sur le net ^^

Le compostage n'a rien de savant ... rien de compliqué ! il est a la porté de tous ...
Bien évidemment, la quantité de compost produit dépend de vous, et de votre jardin !

 

Pour commencer, et faire simple, pas de recette miracle !

Plus le compost comprend d'éléments différents/variés, plus il sera équilibré, à condition, bien sûr, de ne pas dépasser certaines proportions !

 

Quelques petites notions :

 

On parle souvent d'équilibre C/N, dont le rapport doit se situer autour de 25.

 

- C/ N c'est quoi ?

 

C'est le rapport carbone sur azote.

 

- C/N ça sert à quoi ?

 

Ca sert ça savoir si le compostage à une chance de donner une mélange équilibré.
En somme, il faut mélanger des composés fortement carbonés avec des composés fortement azoté afin d'obtenir un mélange stable, équilibré et viable.

 

 

Pour se faire une idée de ce qui est carboné ou azoté ... mais on en reparle un peu plus loin !

Pour se faire une idée de ce qui est carboné ou azoté ... mais on en reparle un peu plus loin !

Pourquoi un compost plutôt qu'un bon vieux terreau ?

 

- Le prix :

Argument premier, argument de choix, c'est gratuit, qui dit mieux ?

 

- L'environnement :

Un compost c'est du recyclage, ça ne consomme pas de tourbe, et ça recharge les sols !

 

- Recharger un sol, c'est à dire ?

Recharger un sol, c'est à la fois le "retaper" en minéraux, en humus mais aussi en vie organique (champignons et bactéries), ces derniers étant indispensables au maintien de la santé du sol, donc des plantes.

En fait, le principe est simple, un sol c'est vivant, et quand ça meurt, ça se dégrade, comme tout ce qui meurt en somme ...

Quand on met un engrais sur un sol, non seulement ce dernier est perdu par lixiviation, c'est à dire pas lessivage par la pluie, la perte pouvant atteindre 90 %, mais en plus il brûle la matière organique déjà présente dans le sol et accélère sa minéralisation.

En clair un engrais augmente les rendements d'un sol de façon très temporaire en le forçant à mobiliser ses ressources ... et il finit par  l'épuiser ... définitivement.  Ensuite, sans engrais on n'en tirera plus rien, il devient dépendant de l'engrais ... ce dernier continuera à entretenir et à graver le phénomène jusqu'à la mort du sol.

On peut lutter contre ce phénoméne en mettant des paillages (qui vont diminuer l'effet dévastateur du ruissellement des eaux, en transformant un flux d'eau violent en un "goutte à goutte" moins vulnérant. Mais même avec cette technique, les minéraux vont quand même peu à peu s'enfouir dans le sol et rejoindre (polluer) les couches profondes du sol voir même les nappes phréatiques.

 

La petite image qui suit vous explique un peu le principe de la perte de l'azote, mais c'est valable pour tous les élèments du sol.

 

 

 

Normalement il n'y a pas de perte, tout retourne au sol ou à l'air mais rien ne pollue les sous-sols.

Normalement il n'y a pas de perte, tout retourne au sol ou à l'air mais rien ne pollue les sous-sols.

Comment lutter alors ? Comment les sols se conservent sur des millions d'années ?

Tout simplement grâce au vivant. Tout ce qui vit va maintenir les élèments du sol en surface, et en mourant, chacun des micro-organismes va les restituer au sol, avec plusieurs options, soit ça se perd avec la pluie, soit c'est absorbé par un autre micro-organisme, soit par un organisme plus complexe (un vers de terre ... ou une plante !).

L'objectif est donc simple, maintenir la vie du sol pour maintenir les éléments précieux du sol dans le sol et pas dans les ruisseaux !

Pour les septiques qui pensent que le vivant "monopolise" les minéraux, il n'en est rien. Il les stocke, il les distribue, il les répartie équitablement, il les rend disponible. Il faut penser à partager un peu les ressources ... elles ne nous appartiennent pas après tout.

 

Le compostage permet donc de mettre sur le sol une matiére incomplétement dégradée, qui permet donc à votre sol de finir le travail, et donc de vivre.

J'insite sur le fait que plus le compost est jeune plus il va restaurer la vie du sol.

Avec un sol vivant, riche en micro-organismes divers et variés, on limite les pertes.

Avec un sol vivant, riche en micro-organismes divers et variés, on limite les pertes.

Principe du compostage :

 

Il s'agit d'obtenir une décomposition aérobie (utilisant l'oxygène) pour dégrader rapidement des déchets végétaux (issus du jardin idéalement) mais pas suffisamment pour que votre sol "ait encore quelque chose à manger". 

C'est donc plus efficace qu'un terreau du commerce, qui ne fait qu'apporter de la terre quasi inerte et peu nutritive.

On se rapproche ainsi du sol forestier où le compostage est permanent et efficace créant le sol le plus riche de la planète (hé oui c'est aussi possible chez vous !).

Petit schéma qui résume tout !

Petit schéma qui résume tout !

Limites / inconvénients :

 

- Le compostage présente une phase de dégradation rapide (chaude, de quelques semaines) qui s'accompagne d'un dégagement de CO2 (oui ça pollue un peu ...) et donc d'une perte de carbone.

Cette phase est nécessaire puisqu'elle permet une pseudo sterilisation du tas avec notamment une perte de nombreux organismes pathogènes ou de parasites ou de graines d'adventices.

Elle réalise une sélection des organismes résistants à la chaleur qui sont souvent des actinomycetes.  Ces derniers produisent des antibiotiques (= antibacteriens) et permettent de contrôler la prolifération microbienne au profit des champignons.

Petit rappel sur les bactéries, elles minéralisent le sol et donc sans plante, elles entraînent une perte de nutriments. Elles sont utiles mais elles ne doivent pas l'emporter sur les champignons. C'est en fait précisement ce que font les engrais, ils favorisent les bactéries au profit des champignons et ça entraîne une perte des sols.

La phase "froide" s'accompagne aussi d'une perte de substances, bien que plus lente, et un compostage trop long aboutit à la formation d'un terreau ou compost "trop mûr", avec un volume très affaiblit et une valeur nutritive moindre (mais non négligeable ! ).

 

- Il faut une place pour effectuer le compostage, personnellement j'ai un petit coin derrière une haie, exposé à la pluie, et invisible depuis le jardin. Il représente une surface d'environ 4 m² (et c'est plus que suffisant pour un grand jardin !).

 

- Niveau odeurs, s'il est équilibré, rien a signaler, ça ne sent pas mauvais. Le mien est tellement discret que personne ne savait qu'il existe avant que je n'en parle et il faisait quand même 3 000 L !

 

- Niveau charge de travail ... pas grand chose ! un apport d'eau de temps en temps s'il fait trop sec, quoi qu'on peut s'en passer comme je l'expliquerai plus tard.

 

- De la patience, en effet, bien que ça aille très vite, il faut un minimum de 4 mois pour un composte utilisable, et plus encore si votre tas est miniature.

Personnellement, mon tas fait 3 m3 et la décomposition y est très rapide !

Dans un tas de quelques centaines de litres, ça prend quelques mois de plus (moins bon maintien de la chaleur, moins bonne homogénéisation et souvent moindre degré de diversité des déchets).

 

- Evidemment, il faut de la matiére à composter, avec 2 géraniums et 3 pétunia, inutile de se lancer dans un compostage !

Tas de compost et sa photo-protection de paille.

Tas de compost et sa photo-protection de paille.

Ces quelques notions dévoilées, on peut passer à la phase pratique !

 

Le composteur :

 

Personellement je suis partisant du moindre effort ... et du moindre coût !
Donc mon composteur n'a pas de ... limite réelle, c'est un tas, c'est tout.

 

Mais d'autres préféreront les composteurs ...
Alors juste une petite notion : l'oxygéne !
Mon tas n'a pas de limites, donc il est aéré par au dessus, et sur les côtés, tous les côtés !

Dans une "boîte" ... vous perdrez en aération, donc ça risque d'être plus long, voir ... moins bien fait !

Cela dit, avec des palettes on peut se faire un composteur pas cher (il existe une très belle vidéo youtube publié par Rustica sur le sujet).
On peut s'en sortir avec un grillage (aération optimale) ou des branches (pour le côté pas cher, original, et pour les champignons !)

Quelques petits exemple de composteurs Quelques petits exemple de composteurs Quelques petits exemple de composteurs

Quelques petits exemple de composteurs

Choix de l'emplacement :

 

Idéalement, un lieu bien ventilé, exposé à la pluie et pas trop de soleil direct !
Les petites bêtes et les champignons ça aime l'humidité légère et l'obscurité !

Une fois l'emplacement idéal trouvé, on commence par le désherber, vous pouvez garder les "mauvaises herbes" si elles sont dépourvues de graines, on aplanie le sol, inutile de le retourner/bécher.

Ne pas le bâcher, les petites bêtes du sous-sol vous seront d'une grande aide pour décomposer tout ça ! et ça va permettre à l’excès d'eau de s'évacuer en cas de forte pluie.

 

Dernière une haie, à l'abris des regards, ou même au fond du potager ... libre à vous !

Choix des matériaux :

 

On l'a dit, nous aurons besoin de carbone et d'azote, mais aussi des autres éléments chimiques.

Le but est de crée de l'humus, c'est à dire un mélange avec un rapport carbone/azote d'environ 25-35.

 

Où trouver du carbone ?

Il se trouve dans tout ce qui est "sec", jaune ou marron. La lignine est une source de carbone, elle compose le bois des arbres, que seuls les champignons savent exploiter. La lignine c'est donc un moyen de favoriser la vie fongique d'un sol.

Depuis le bois (rapport C/N > 1 000) jusqu'aux feuilles mortes (C/N +/- 25) en passant par la paille (C/N = 150 pour la paille de blé) vous avez donc un large choix !

 

Où trouver de l'azote ?

On le trouve dans tout ce qui est "humide", vert.

Aussi bien dans la tonte de pelouse (C/N = 5-10), que dans les déchets ménagers issus des légumes et autres (types épluchures).

 

 

Quelques rapports C/N, évidemment ça peu varier un peu !

Quelques rapports C/N, évidemment ça peu varier un peu !

Quoi d'autre ?

 

Il ne suffit pas d'inclure du carbone et de l'azote, les plantes consomment quantités d'autres nutriments.

Dans la plupart des déchets précédemment cités, on trouve un peu de tout, mais si vous voulez équilibrer votre compost, ajoutez y du marc de café (riche en potassium), des coquilles d’œufs écrasées (plus c'est fin plus ça se décomposera vite, riche en calcium), des racines (riches en phosphore), un peu de terre ou mieux un ancien tas de compost (ça apporte 1 milliard de bactéries au  gramme ... ça aide à démarrer !), de la cendre de bois (en quantité faible, et pas de cendre de BBQ !)  des déjections animales (fumier de cheval, de vache, de poule, de lapin, en quantité raisonnable pour ne pas le saturer ou bruler vos futures massifs).

 

Petite parenthèse pour tous ceux d'entre vous, suffisamment "peace and love je kiffe le naturel" pour y mettre leur déchets personnels ... (urine ... ou autre je sais que vous savez de quoi je parle ...) je leur dirais ... pourquoi pas !
Mais ... concernant les déjections humaines, on préconise 1 an avant d'utiliser le compost ... il y a des pathogènes qu'on risque de retrouver sur ses lègumes sinon ...

 

Je vous laisse lire les milliers d'articles qui courent déjà sur le net rapportant ce qui est compostable ou non ...

Valorisez vos déchets !Valorisez vos déchets !

Valorisez vos déchets !

La technique :

 

Alterner les couches carbonées et azotées pour faire un genre de "lasagne".

Je commence par une bonne couche carbonée, du BRF (bois raméal fragmenté) ça va jouer le role de tampon et absorber l’excès d'azote, ça va aussi appeler quantité de petites bêtes.

Ensuite, je mets de la tonte de pelouse et les déchets du jardin, notamment des "mauvaises herbes" des tailles de haies ...

Concernant les tailles de haies, il ne faut pas y mettre de résineux (sapins et autre), ni de laurier, ni d'aucuba, ça ne se décompose pas ou trop lentement. De plus, il vaut mieux passer tout ça au broyeur ou à la tondeuse (attention à ne pas abimer la tondeuse avec des branches de calibre trop important).

Personnellement, j'y ai mit du cotoneaster, ça marche nickel !

 

Évitez les grosses couches de tonte, ça se décompose mal et risque de former un "beurre noir" très difficile à dégrader.

 

 

Enfin, je préconise de recouvrir le tas de tonte de pelouse (en fine couche) et de la laisser sécher. Une fois sèche, elle peut être incorporée au tas (vous perdez l'effet "lasagne", mais de toute façon il faut bien le retourner un jour ce tas !).

Pourquoi ? pour maintenir le tas au chaud et éviter l'évaporation de l'eau, vous n'aurez pas besoin de l'arroser et ça évite que l'herbe ne fasse des galettes. En effet en séchant, elle se rapproche du foin, et ne présente plus de risque de "galetter". Et puis, les petites bêtes, les champignons, les bactèries, ça aime l'obscurité et ça déteste se faire griller la tronche aux UV.

 

Image tirée d'internet, mais qui explique le tout en détail !

Image tirée d'internet, mais qui explique le tout en détail !

Autre chose, on peut aussi y mettre de la renouée du japon broyée ... mais alors là ATTENTION !! pas de racine, rien qui n'ai été coupé à moins de 10 cm du sol pour éviter la reprise.

Et il faut broyer le tout en morceaux de moins d'un centimètre. Ça se décompose très vite, les cannes sèches sont riches en carbone et en magnésium, les tiges vertes en azote, potassium, magnésium et autre ...

Contrôler régulièrement le tas pour éviter toute reprise, sinon votre jardin sera envahi de cette s*******.

Les renouées de chez nous sont des variants stériles, donc peu de chance qu'une graine puisse reprendre dans votre tas, perso, j'évite de mettre la renouée une fois qu'elle présente les premiers boutons de fleurs, et je ne prend que le tronc principal sur les cannes sèches, pour éviter que des graines ne se trouvent dessus, notamment sur les branchettes terminales (même si les graines sont, en théorie, stériles, je ne prend aucun risque).

 

Je vous mets des petites photos, si vous en avez pres de chez vous, vous allez très vite reconnaitre !

 

Donc je le répéte ... attention méfiance ... il faut vraiment la broyer finement et être sur qu'il n'y ai pas de racine ...
Utilisez la en début de création du tas, la monté en température (+ 60°c) suffit a tuer la plante de façon quasi certaine, alors que si le tas a déjà été retourné 2-3 fois (période de maturation donc) elle risque de réussir à se bouturer dedans !

 

Une dernière précision ... la renouée apprécie les sols métallifères (littéralement "qui porte du métal"), c'est là qu'elle prolifère le mieux ... donc par définition elle contient énormément de métaux ... dont des métaux lourds (Aluminium, Cadmium, Cuivre ... et j'en passe !) donc pas de compost à base de renouée sur un potager ... uniquement sur les zones ornementales, sinon les métaux lourds, c'est dans votre assiette qu'ils vont finir.

Voilà la renouée du japon ... attention extrémement envahissant si mal préparée !!
Voilà la renouée du japon ... attention extrémement envahissant si mal préparée !!

Voilà la renouée du japon ... attention extrémement envahissant si mal préparée !!

Petit plus enfin, de la paille !


Le compost sera un peu plus cher (3 euros la botte en moyenne) mais au combien plus équilibré !
La paille va se charger d'azote (étant composée de carbone, elle va monopoliser l'azote pour se dégrader, elle va permettre de limiter les pertes en azote du tas et de le restituer au long terme sur vos sols), bref tout bénef !

Pour bien l'incorporer (ça va plus vite) et pour qu'elle se dégrade à vitesse grand V, je la passe à la tondeuse, on obtient une paille en morceau centimétrique en 5-10 min pour 1 botte.

Je met 1/2 botte par m3 de compost frais (il perd en volume rapidement en se décomposant).

 

En pratique, on fait son tas sur environ 2-3 mois, en commencant par des alterner les couches C/N, puis on mélange le tas au bout de 15 j (les 15 premiers jours sur les 2 mois), ça évite que les mulots ne fassent leur nid dedans (je n'ai rien contre eux, je n'ai juste pas envie d'embrocher un nid à la fourche) et ça permet de relancer la décomposition à chaud. En effet, au bout de 15 j, la température du tas diminue (elle peut monter à 60 °c facilement avec la tonte, surtout en présence de paille !, ce qui a pour effet de détruire pas mal de germes pathogènes et de graines indésirables), le fait de retourner le tas va réactiver un peu la montée en température en mélangeant les couches, ça optimise le mélange en somme !

Puis on continue, on alterne les couches et on mélange tous les 15 j-3 semaines.

Au bout de 2-3 mois, on arrête, on commence un nouveau tas, et on laisse celui la se dégrader lentement. Un tas commencé en avril est mûr pour le mois d'octobre s'il est conséquent et bien géré.

 

Mon tas de compost à 2 mois, après incorporation de la paille, et avant de le recouvrir pour maturation. On y voit la paille incorporée en morceaux..

Mon tas de compost à 2 mois, après incorporation de la paille, et avant de le recouvrir pour maturation. On y voit la paille incorporée en morceaux..

Un bon compost est un compost qui ne sent pas mauvais, qui sent ... la forêt et les champignons, qui est d'un beau noir, sans trop de résidus grossier, qui n'est pas trempé, pas sec, juste humide et frais.

L'évolution d'un compost ... très belle photo tirée d'internet, au passage, je m'arrête au 2eme stade.

L'évolution d'un compost ... très belle photo tirée d'internet, au passage, je m'arrête au 2eme stade.

Utilisation :

 

Recouvrir les massifs de 5-10 cm de compost, et le protèger en mettant une couche de paillage par dessus.

 

je précise que la "logique" veut qu'une plante soit sous le compost et pas l'inverse ... oui oui on a toujours tendance à mettre du compost aux racines de la plante mais c'est inutile et je peux vous assurer qu'il y aura de la perte de matière organique et de minéraux.

Dans l'idéal, en mettant du compost à la surface et en le couvrant de paillage, les racines des plantes vont remonter à la surface et courir sous le sol. On aura donc des racines profondes pour stabiliser la plante et pomper de l'eau (et des minéraux du sous sol) et des racines "chevelues" de surface qui se chargent essentielleent de collecter les nutriments.

D'autant plus que, si vous protègez le compost avec un paillage, la chaleur/lumière/sécheresse ne va pas atteindre les racines de surface et ne va donc pas les blesser. Donc vos plantes seront au top de leur santé, les pieds SOUS le garde manger a empécher que la moindre miette ne leur file entre les racines.

Je sais je sais ... c'est dur de ne pas "mélanger sa terre avec son compost" on se dit que c'est comme ça qu'il faut faire... et bien non ça va vous fatiguer pour rien ! Laissez donc ce travail aux vers de terre.

 

Certains me diront : 

" Mais l'an dernier, tu as mélangé du terreau à ta terre ? non ?
- avec du sable, et du pouzzolane pour alleger ma terre étant donné que ma terre .. c'est de la glaise ! Oui et non ... j'ai juste déposé ça en surface, et je laisse les petites bêtes s'occuper de tout mélanger et de tout disposer comme ça leur plait ! ... et puis c'est moins fatiguant !"

Petit rappel des faits ... ça faisait assez joli d'ailleurs !

Petit rappel des faits ... ça faisait assez joli d'ailleurs !

Concernant le dégré de décomposition souhaité ... tout dépend de l'utilisation que vous en faite.
Pour du repiquage, du semis, c'est plus pratique en poudre fine (compost mûr voir très mûr) mais c'est aussi efficace s'il est a peine décomposé.
En effet, le but, c'est de recharger le sol, et surtout de ne pas laisser les nutriments se faire lessiver par la pluie. Vous l'aurez donc parfaitement compris, moins il est décomposé, plus il va mettre de temps a se dégrader localement, avec 2 conséquences, la première, il va permettre à la vie de sol de se développer étant une source de nourriture brute à dégrader, la seconde, il va restituer lentement les nutriments au sol donc aux plantes ... rien ne presse, il finira par disparaitre.

Bien qu'il soit moins esthétique dans les massifs, le compost jeune présente une bien plus grande source de nutriments. Personellement, pour le côté esthétique, je le cache sous un paillage léger, ni vu ni connu.

 

 

Enfin, petit bonus pour les lecteurs qui, au bout de 7-8 tasses de café, arrivent enfin au bout de cet article ...

 

Pour ceux qui se demande si les bulbes vont pourir avec les champignons, je leur répondrai que le sol forestier grouille de champignons, et ça ne l'empêche pas de se couvrir de jonquilles ou de scilles (jacinthes des bois) au printemps. Je présume qu'il y a des variétés plus fragiles que d'autres, donc je ne garantie rien, m'enfin il n'y a pas de raison !

Certes ces bulbes n'ont pas vraiment de phase de "dormance ..." m'enfin !

 

 

J'ai une théorie, il y aurait un équilibre entre les micro-organismes du sol. Ca reprend un peu le concepte de "niche écologique".

 

Pour commencer, il existe 3 grandes catégories de champignons :

- les symbiotiques (qui aident les plantes directement en se liant à leurs racines et en les nourrissant). Ils tirent de cette symbiose des sucres complexes qu'ils ne savent pas synthétiser eux même. C est un échange de bons procédés tout le monde y gagne.

- les saprophytes (qui décomposent les élèments du sol et aident indirectement les plantes en mettant des nutriments à disposition dans le sol)

- les parasites (qui vivent au détriment des plantes). Ceux la sont minoritaires (sinon toutes les plantes seraient mortes depuis longtemps), et sont d'autant plus dangeureux que la plante est fragilisée (taillée, ou carencée).

 

En gros, le sol aurait de la place pour un nombre limité de germes, indépendamment de leur nature.

Exemple, un sol dépourvu de "bons champignons" (à cause d'engrais trop fréquent, d'absence de paillage ou autre) verrait ses places prises par les seuls champignons qu'il reste, à savoir les parasites, puisqu'ils ne se développent pas grâce au sol mais grâce à vos plantes.

En rechargeant le sol de champignons auxilliaires (les symbiotiques/saprophytes) vous empéchez les parasites d'avoir ces places ... les attaques deviennent minoritaires/épisodiques.

Ce principe s'applique dans plusieurs domaines de la biologie, notamment en médecine humaine, notamment en hématologie, je pars donc d'un principe analogue pour le sol, bien que sans preuve réelle de sa vraisemblance.

Cela dit, j'ai constaté que des narcisses étaient en parfaite santé (bulbes bien développés et s'étant multipliés) après une plantation en fin d'automne dans un sol riche en débris ligneux (en locurrence des dépots de bois) déjà fortement envahi de mycélium fongique, et ce, la même année où le printemps fut tellement pluvieux que nombre des tulipes et des narcisses du jardin, sur des sols non couverts et abîmés par les engrais, ont succombé à des attaques fongiques.

Cet exemple ne peut suffire à lui seul, les narcisses sont peu sensibles aux champignons, la proximitié d'une haie à fortement diminué la teneur en eau du sol et donc à limité le développement des moississures sur les bulbes, et ces derniers étant des narcisses, ils n'ont pas de phase de dormance, contrairement aux tulipes, donc sont moins sensibles aux attaques de champignons puisqu'ils gardent des racines vivantes tout l'été. Mais cette théorie ne doit pas être si farfelue que ça ! Je teste sur des tulipes cette année avec l'apport du compost frais sur 2 massifs, permettant de tester l'action des champignons sur de nombreuses variétés de bulbes.

Sachant que c'est la première année que je fabrique du compost, c'est donc la premiere année de "recharge" du sol à la maison, et donc, comme les massifs se sont pris de l'engrais pendant 20 ans ... le sol est quasi inerte ... et là où j'ai mis des bulbes l'an dernier, le sol grouille de champignons parasites. Voilà pourquoi ça devrait aller mieux l'an prochain !

 

Je pense avoir fait le tour de la question non ? des questions ? si oui n'hésitez pas, si non au boulot !

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